Les
mots ont beaucoup de valeur quand
- leurs stocks
sont vus comme des « Legos ».
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- Qui ne connaît les contrepèteries ou contrepets, cette spécialité quand
même bien française et principalement à solutions grivoises.
- Nées certainement du temps de Rabelais (à cette époque elles se
nommaient équivoques ou antistrophes), qui écrivait dans
Pantagruel
« les femmes folles à la
messe » ou bien
ce
« à Beaumont le Vicomte ».
Le terme contrepèterie semble apparaître pour la première fois en
1572 avec Estienne Tabourot dans « Bigarrures et Touches ». Elles ont
perdurées au cours des siècles où beaucoup d'auteurs en ont commis au
moins quelques unes et même souvent de façon involontaire.
- Tout le XXème siècle a
vu défiler bon nombre de spécialistes : Louis Perceau et son recueil
devenu un classique « La Redoute des Contrepèteries », puis bien
sûr,
Luc Étienne (L'Art du Contrepet), Jacques Antel (Le Tout
de mon cru), jusqu'à aujourd'hui où Joël Martin (La bible du
contrepet, Manuel de
contrepet), qui a publié de nombreux ouvrages, entretient très brillamment la rubrique
hebdomadaire et incontournable « Sur l'Album
de la Comtesse » du Canard Enchaîné.
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- Formalisation du lapsus linguæ involontaire, la
contrepèterie est un jeu sur les sons, à savoir la permutation d'un ou
plusieurs phonèmes (mais dans ce cas, toujours groupés) à l'intérieur d'une phrase
à l'exposé tout à fait correct, et qui en conséquence lui donnera un
sens vraiment différent, généralement grivois et déclencheur du rire.
Rien de plus normal, puisqu'il s'agit de « l'Art de décaler
les sons que débite
notre bouche »
comme l'écrit si joliment Joël Martin.
- Selon qu'il s'agit d'échanger des consonnes, des voyelles, des
syllabes, en début ou à l'intérieur des mots, il existe toute une
classification (contrepèterie classique, décadente, irrégulière...) qui
a été reprise dans de nombreux ouvrages depuis un Perceau
jamais futile jusqu'au Martin
sans c/oupes, et sans oublier l'Étienne
esbaudi.
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- Il est une catégorie à part, celle des contrepets dits de salon (ou
pour enfant*) qui conservent un sens très convenable même après
décryptage. Ceux-ci sont en général difficiles à décoder, compte tenu de
l'absence de mots « tabous »
dont le repérage préliminaire aide grandement à la résolution des
contrepèteries traditionnelles. On peut en voir un exemple double dans
le sous-titre de cette page.
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- Il existe également les contrepèteries « canada
dry » (ça ressemble...), qui en fait n'en
sont pas, mais qui dans leur énoncé les évoquent fortement. Georges Perec
en a composé plusieurs qu'il avait baptisées « parapèteries ».