Version homophonique
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Mêle destin et chaos
(Quand âme à mouton s’écrase)
Je suis le dispendieux – sang neuf, - mais embaumé,
Que la plaine m’évince et s’ébroue sans folie :
Seul je m’étiole et porte, - à mon but consommé,
Ce coup plombe et l’if erre où se met l’ancolie.
Quand la nuit tombe opaque, amer tu m’as nommé
Sans tabou l’inédit ; à cet acte il oublie
La plaie qui fleurait tant, - soiffard fade et paumé
S’allume hier où sa lampe a la pose embellie.
Au carrefour en bus ?...Mais aux champs par fourgons ?
Je tâte, ah oui ! nez fin quand j’abuse à la chaîne ;
Idée en bulle y flotte au vrai chant des sirènes...
J’ai tant de fois sans peur déversé par wagons :
Mode ou vent tour à tour sur délire de frais,
Mon stress perd en sa crainte et son prix de l’attrait.
J’énerve et gère mal
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- Traduction en clair (ou
presque...)
Mêle destin et chaos
(Quand âme
à mouton s’écrase)
Je suis le dispendieux – sang neuf, - mais embaumé,
Que la plaine m’évince et c’est brousse en folie :
Seul je m’étiole et porte, - à mon but consommé
Ce couple ombellifère où se mêle ancolie.
Quand la nuit tombe opaque, amertume a nommé
Sans ta bouline et dit, assez tactile oublie
La plaie qui fleurait tant, sois farfadet paumé
Sa lumière ou sa lampe à la pause embellie.
Au carrefour en bus ?...Mais aux champs par fourgons ?
Je tataouine et feins quand j’abuse à la chaîne,
Y déambule, y flotte au vrai chant des sirènes...
J’ai tant de fois sans peur déversé par wagons :
Mode ou vent tour à tour sur délire de frais
Monstre, espérance à crainte et son prix de l’attrait.
J’énerve et gère mal
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Thème imposé sur les vers
Tous les ans au mois de mars la DGLF (Délégation
Générale à la Langue Française) organise une manifestation intitulée
la Semaine de la langue française et de la francophonie. À cette
occasion et entre autres choses, dix mots sont choisis par des
personnalités francophones et proposés à tous pour inciter à l'écriture de
textes utilisant l'ensemble de ces dix mots imposés.
Pour l'année 2004 ces dix maudits mots étaient :
brousse, ombellifère, amertume, bouline,
tactile,
farfadet, lumière, tataouiner, déambuler, espérance
J'ai décidé de concourir** en choisissant la catégorie
« sonnet » mais en ajoutant trois autres
contraintes : écrire un avatar de « El
Desdichado »* (encore lui !), utiliser vraiment les dix mots et
les placer dans le poème sous une forme homophonique.
L'homophonie avec les mots imposés est tout à fait rigoureuse, mais
on en retrouve une également, plutôt approximative évidemment, avec le
sonnet original dont les rimes ont été conservées. Et entre la
version homophonique et sa traduction en clair on peut noter que le sens
global ne varie pas.
Inutile de préciser que dans ce poème la citation de quatre hypermarchés, reste pour son auteur une publicité entièrement gratuite...
* pour voir une collection
impressionnante de textes avatars de ce poème, réunis par Nicolas Graner,
suivez ce
lien.
** dans sa catégorie, ce sonnet a été
primé
ex aequo avec un autre, composé par Sébastien Bailly. On a pu remarquer
que sur les onze lauréats, cinq sont membres de la Liste Oulipo. Alors,
hein !
REMONTER
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