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des contraintes

 

  

Quand la pire contrainte est d’en avoir trop fait

    
 
        Elle Désire ce cadeau
                  (Le Désir était)

Je suis le débutant, - trop neuf, - ensorcelé,
Qui en pince et qui peine à la houe ramollie :
Ma seule voile est forte, - et mon but insolé
Porte le sommeil noir de l’âme à l’embellie.

Dans la nuit en lambeaux, mot qui m'a survolé,
Rends-moi le beau principe et l’amer sans sa lie,
L'heure qui plaisait tant à mon corps cajolé,
Et là, veille le chantre à la prose salie.

Suis-je à cours de rébus ?… Oubliant un fleuron ?
L’affront est sourd encore aux risées de l’arène,
Mais rivé dans la glotte où nage là sa graine…

Et j'ai vingt fois eu peur, travers de fanfaron :
Basculant sans retour au désir de Morphée
Quand la pire contrainte est le prix du trophée.
 
                               Jeux rares donnèrent mal

 

  
Patrice Besnard / _bas tri, ce pénard_
Mai 2003 / Décembre 2004
 
 
Ce sonnet, avatar de « El Desdichado »* de Gérard de Nerval, fait partie des premiers textes à contrainte que j'ai écrits. Il est autoréférent puisqu'il décrit les affres du débutant qui lutte pour composer son premier poème contraint, mais qui finira par être rattrapé par le sommeil.
Pour être honnête, je dois dire que j'en ai repris l'écriture récemment car il contenait beaucoup trop de défauts prosodiques (de débutant, justement) pour être présentable sur ces pages.
L'homophonie est très approximative mais l'on retrouve quand même beaucoup de consonances de l'original. En tout cas par rapport à celui-ci, les rimes sont conservées sans pour autant utiliser des mots issus d'une même racine comme inconsolé / consolé (une erreur de débutant, Nerval ?)  :-).

 

 
* pour voir une collection impressionnante de textes avatars de ce poème, réunis par Nicolas Graner, suivez ce lien.