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Stationnets parisiens |
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Voulez-vous savoir ce qu'est un
stationnet ?
- Dans la suite logique des merveilleuses « Anagrammes de Métro » de
Gilles Esposito-Farèse qui a anagrammatisé l'ensemble des noms des
stations de Métro, RER et Tramway franciliens, le tout sur un plan
aussi vrai que l'original, j'ai décidé de ne pas choisir entre
plusieurs anagrammes possibles mais de les mettre en vers rythmés et
rimés sous forme de sonnets que j'ai baptisés « stationnets ». En
bonus, le titre du poème ajouté à la signature - d'un auteur imaginaire - forment
ensemble également, une anagramme du nom de la station.
- Autant que possible j'essaie que le thème du
poème ait un rapport avec le nom de la station (ou avec son
homophonie).
Ici, stationnet est autorisé...
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Porte de Versailles
(Métro ligne 12)
(Port te déverse, aïe !)
Versatiles
Soleil, - part de sevré,
Livre trop la déesse,
Le roi de plats rêvés,
Et l'or pâle d'ivresse.
Or, vers le piédestal
L'opale vitre dresse,
Pressé devoir létal,
Vol lié par détresse.
Et se vrille par dose
L'épris de valet rose,
De sot pervers allié.
Sa torpille déverse
Tel désespoir larvé :
La révolte disperse...
R. de Lope
Comment taire ?
C'est l'histoire en France aux portes de
Versailles, d'un Roi - ou même d'un président actuel - qui applique très
bien la vieille méthode qui consiste à diviser pour mieux régner, ou à
capter pour mieux éteindre tout combat...
À noter, le retour amusant mais volontaire de « l'or
pâle » ;-).
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Assemblée Nationale
(Métro ligne 12)
(As en blé
national)
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Malséante
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En aléa l’âme s’obstine.
En basalte mène sa loi,
Bêle sa mâle sonatine,
Séant, a ensablé l'émoi.
Nabot allié en sésame,
À sot nie le blé en amas.
En as, à bel os il entame,
Sonnaille béate sema !
À elle, ton bien amassé !
Étonné le mal a baissé,
A noté le banal séisme.
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Mais net, bel élan a osé,
Se blâma atone, enlisé :
À la Noël, absentéisme...
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Blaise Éon
Comment taire ?
Il ne s'agit pas d'une réflexion
anti-démocratique, mais d'une réaction face à l'étonnant régime « spécial »
de retraite de nos « chers » députés.
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Volontaires
(Métro ligne 12)
(Vol, honte erre !)
Il orna
Voilà Nestor !
Son tao livre
Via sol ténor
Son alto ivre.
Alors, ni vote :
À voir tel son
Va, l’on sirote
Astre, violon !
Ton rival ose,
Il va, - ton rose,
Son art voilé…
Ton or l’avise :
Ortolan vise,
Airs vont, olé !
T. Sové
Comment
taire ?
Vu, pourquoi pas, aux dures mais attendues « Victoires de
la Musique ».
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Libération
(Tramway T1)
(Liber à scion)
Loin
Robin, ta lie,
Tir en l’aboi,
Bina l’ortie
Bilan et roi.
Lion abrite,
Ne boira-t-il ?
Brio n’alite,
Or nié, bat-il ?
Abri il n’ôte,
Ni la ribote
Ni loir béat.
Bol, ni à rite
Ni à l’orbite :
Bien, il rota !
A. Briet
Comment
taire ?
En vers très brefs, une histoire de joyeux
libérateur. Robin des Bois ou Gaspard de Besse (« Gaspard le bandit »
cher à Jacques Bens) ?
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Réaumur
Sébastopol
(Métro – lignes 3 & 4)
(Raie aux mûres s’ébat. Stop Paul !)
Mort rose
Au bar, merlot poussé,
Porto sablé, saumure,
Rot, parbleu a moussé !
Tapas : sel ou bromure ?
Au bas, mortel souper :
Pur rabot, sa semoule
Sous poulet, à bramer,
Et par boa sur moules.
Plats à os, beurre mou,
Morue, passable trou,
Rosé au plomb sature.
Lapereau, mort bossu,
Sale, au sorbet promu,
Ou sa melba trop sure ?
Paul Abuse
Comment taire ?
Un petit restaurant sympathique près de la sortie du métro.
Adresse fournie sur demande. :-)
Arrière cuisine - les recettes auxquelles vous avez échappé :
Purs malt à boue rose
Poulet sombre, au ras
Mal râpé sous brouet
Taboulé rose, pas mûr
Palombe russe, ou rat ?
Plus mérous à borate
Pleurote à bras mous
Sous la pâte, bromure
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Strasbourg Saint-Denis (Métro – lignes 4,
8 & 9)
(Strass bourre seins, deux nids)
S.O.S. star
Grisbis datant nos rues,
Boss raidissant, urgent :
Ton strass si badin, grue
Sur gredins baisotants.
Abris gras ont nudistes,
Gratin dur ses bastions,
Bons gars un sida triste :
Subir tant d'agressions !
Soir gardant ses butins,
Tissu ras, string abonde,
Grand ru boit ses satins.
Tu grandis, toi Brassens,
Son art des gais turbins,
Arts bis usant girondes...
Urbain d’Esting
Comment taire ?
Quartier oblige, un stationnet à thème imposé.
Celui-ci a été un peu difficile à
construire avec son unique « e » et ses quatre « s ».
Dans le deuxième tercet il faut prononcer,
bien sûr, soit « Brassin », soit « turbinsse... » (comme les fameux « moutonsse... »).
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Bibliothèque François Mitterrand (Métro - ligne 14)
(Bible y ôte, et que franc soit mythe errant !)
Hôte biblique
N'être qu'ici thon sot, - faiblard, - brimé,
Trottin admis baron, brique fléchie :
D’étoile qui sombra, brin frit chanté,
Bord et nombril qu'astre fini châtie !
Quel abri si bidon tient fort, charmé,
Bref, quid bon torchis, ta mer, litanie ?
Qu’iris t’aime bichant le front brodé,
Bribe qu’il fit, tronchant rose d’amie.
Cinq traits d’amour filé ?... Thé, biberon ?
Boniche, ni flirt, qu’admirer sa botte :
Film trahit donc sirène qui barbote...
Qui, foin de tribart, met bis l'Achéron
Coq-à-l'âne dit ! Bruit fin, rhombe strie,
Quel bath sabir : finot rit, démon crie !
Francis de Trotmarin
finot : finaud
- graphie utilisée
parfois au 19ème siècle.
Comment taire ?
Une vision un peu particulière du «
ténébreux
» de Gérard de Nerval, mais sans rapport avec l’ancien Président... quoique... ;-)
Malgré tout c'est un petit hommage à la BnF qui accueille, entre
autres, les Jeudis de l'Oulipo depuis la rentrée 2005. |
Montparnasse Bienvenüe (Métro - lignes
4, 6, 12 & 13)
(Mon Parnasse bien venu)
En bon pavé
Sans mur, né vite à pêne bon,
À vanne sub-omniprésente,
Pansé, un site en brave nom
Sème sa pub environnante.
Un sobre ana pensivement
N’a parement ; en bonus vise
Pas en nouba, inversement
En bon amant, Vénus éprise.
Temps en ruban, en évasion,
Un vent béni, amas en prose
Nûment banni, va se repose.
Verbe menant une passion,
En unité pave sans nombre
Sans vanité, une pénombre...
Saturnin Sème
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Comment taire ?
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Ce stationnet en forme d’autopub a
aussi été écrit en remerciement à Robert Rapilly pour sa
page consacrée à mon petit site web (celui-ci...), dans sa
rubrique « Jeux littéraires » de la revue « Les nouvelles
d’Archimède » n° 46 (octobre 2007).
- Les experts
pourront noter que si les vers riment tout à fait classiquement,
la fin des premiers hémistiches le fait tout autant (sauf pour
l'alternance des rimes masculines / féminines).
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Palais Royal - Musée du Louvre (Métro - lignes 1
& 7)
(Pas laid roi y hâle ! Muse et dû l’ouvrent...)
À vous le solarium !
Las, au mal, dieu y rêve pur solo.
Roué, au palladium l’os y verse,
Au déloyal préau versus Milo
Y alloua pour la Muse diverse.
Su là où l'oeuvre sympa le dira,
Palais modula, us y ouvre l'ère.
Alors du lieu, mauve lys opéra
Ou au dual y posa mille verres.
Opus ardu y loua sa merveille,
Où mû, pays adoré la surveille
Ou l'y mêle au paradis survolé.
Sol opale y usa la rumeur vide,
Y ralluma au vol dépoussiéré :
L’élu rose a voulu sa Pyramide...
Paul Yèdre
Comment taire ?
En ces temps où tout rêve semble exclu, il faut retourner un peu
dans le passé pour le goûter encore. Ce stationnet en est une
illustration.
La rumeur dont il est question pourrait
bien être celle qui attribuait à François Mitterrand la volonté que
l'édifice compte exactement 666 vitres (le nombre de Satan !). En fait
il n'en est rien, il y en a plus et au moins 673 (603 losanges et 70
triangles).
Bonus :
Volume lié dur au royal passé,
Là, y osa seul le vœu mûr, pardi !
Vue l'y poussa, a dû l'améliorer,
Vol mûr, ou l'Élysée au paradis !
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Porte des Lilas – Cinéma
(Métro – Station fermée)
(Port te délie, lacis n’aima...)
Dénié métro
Motrice ! Las de plaines,
Temps laid, le scénario
Doit emplir là sa scène,
Pinacle à lier des mots.
Clap ! Son air le dit, sème
Pli d'arôme et sans ciel,
Si sec, net la prod’ l'aime,
Capter délais, son miel !
Action ! Le drame plisse,
Clip se modèle, art sain
Star moins pâle, délice.
Stop ! L'escalier, demain !
Détail promis se lance,
Mais trop celé il danse...
Lisa Claps
Comment taire ?
Ce stationnet est particulier, c’est le premier qui raconte la station
elle-même.
Et puis cette station est un peu spéciale car fermée au public depuis 1939. Elle est
utilisée pour des essais de rames, pour la formation des conducteurs mais
aussi pour le tournage des films, téléfilms et publicités. D’où son nom
ainsi que le
thème du stationnet.
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École Militaire
(Métro – ligne 8)
(Écot le mit, l’itère !)
Licol
Et lice - aloi rimé,
Coi, il l'a méritée ?
Or licite, l'aimée
Loi, le maire cité !
Et éclaire-moi, il
Mire à côté, il lie ?
Iota mêlé, il crie !
L’orée, écimait-il ?
Illico, âme étire,
Tao élime, il cire
Amitié clé : le roi !
Ici l’étoilé arme.
Récit a lié l'émoi
Étiolé ici, larme...
Aimée Rite
Comment taire ?
Ce stationnet a surtout été écrit pour son acrostiche.
Mais bien sûr, il raconte aussi les déboires de cet ancien président et
encore plus ancien maire...
J'avoue que le style est quand même un peu « télégraphique ». ;-)
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Marcadet Poissonniers
(Métro - lignes 4 & 12)
(Marqua des
poids, sot n’y est)
Arc spontané
Mec ose Pi, arrondissant,
Artisan, son prisme codé.
Or Perec
assis, dominant,
Rosi, imposa
transcendé.
Si donc, Rémi
a transposé...
Son pic
essoré, admirant
Sans promo,
inédit sacré
Ni cassé, rime d'or posant.
Passons ici à démontrer,
Son dessin ira à compter,
Son dico pèse, si marrant.
Mot nacré, disons, aspiré,
Sens composé irradiant :
Pas si mince
son art doré !
Dom Issiré
Comment taire ?
Ce stationnet a été composé à l'occasion de la BLO n°16 dédiée à Rémi
Schulz pour fêter ses 60 ans.
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Patrice Besnard / _ bip en cas d'arrêt_
Juin - Novembre 2007
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