Après
six jours agressifs, tordus à fléchir trop, usant le licol d’un âne
gris, nous attend sitôt un val, écrin doux d’Annen, sillon du grand Vent
si Long. Brûlant et vif, tournant en pivot - nul arrêt - il moud, crache
si fort un sable fin, roux. Sans frein, son quartz de limon gluant
ternit nos pulls. Las, ce stridor dur sans déclin, nous sabre –
importun, à plein pot - un tas de discours. L’ardent Script Phlox du
Sable dit : bloquant ce simoun affermi, nos murs ancrés vivront un crash
écrit.
Sous
l’astre vif vont nuages impromptus. Attentifs, nous d’Annen, dix bouts
d’ans, les minots du patelin, on scruta le pli : rond brut d’argent pris
hors d'un sac de lin. On sut là le film ouvrant enfin nos murs : la
mention d’un accessit, nom du gars gentil ou dame chic pour tant de
bisous dans le lit, d’où bras pleins ou sans petiot, sur l’âge - si
obscur par l’esprit sourd à ce pic - mort. Du plat destin dodu sans
péril, ou sans désir, choc d’un avenir fou à frémir, tous d’Annen diront
l’usage si commun : pas de cri ou d’amer sirop d’un blâme. Si confus à
blêmir, nous par défi, soufflant ceci. Non, du grand chef ! Il pouffa.
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Verdict court à destin lourd flatte, si l’on fut ange mignon, pur.
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(Sans lest ni trou
– Marc Le Tillou – 2002 Barge Discount)
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Ce texte, qui respecte la suite des
voyelles en AEIOU, fut écrit à l'occasion du « Zazie
mode d'emploi 2006 - Citée récitée », fête oulipienne
organisée à Lille tous les ans par
Robert Rapilly. À
comparer au texte original d'Hervé Le Tellier «
Annan, ou le destin de pierre », dont s'inspire le texte ci-dessus.
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