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Transgressions, bluff

   
   

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Ah, ces biftons, truands en discours !
Assez, vivons plus sages ! Frissons du
gangster, rions quand ces filous armés
si tordus, à blé incongru, atterriront
furax en prison hurlant ceci, tondus :
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              À dédit commun

                    (Bal des ripoux)

 

Las, je vis goût amer, - si confus, - sans répit,

Cossu gars de Limoux à ce piton chutant :

Le sphinx fondu rasé, -  pis, mon but travesti

Sourd dans le nid obscur par ses plis ondulants.

 

En sillon du damné, si tôt tu m'as servi,

Tout part des lingots dus à ce prix trop brûlant,

Ces visons purs sacrés, filon frustrant, flétri,

Ou là ces tripots sûrs avec flics consultants.

 

Déclin ou accessit ?... Postulant et bidon ?

Quand je pris mon plumage, inconnu sans crédit,

Sous dangers si troublants je fis tout par défi...

 

Jour à destin coupable, intouchable prison :

Murs glacés disloquant plein d'outrages dissous,  

Agressifs ou larvés, tirs couvrant les cris fous.

 

                                                 Garel dit «Norvul»

                                                 Santé, Frigo Sud

 

Patrice Besnard / _bandit perce ras_
Juin 2003


Encore un avatar du poème de Gérard de Nerval « El Desdichado »*. L'histoire a un peu changé mais le thème est là, et le désespoir aussi...
Le sonnet (ainsi que son introduction en lignes isocèles**) respecte la séquence vocalique dans un ordre AEIOU, jusqu'à la signature. Il n'y a pas de rimes féminines, mais le milieu décrit est franchement « masculin », non ?.  ;-)
 
Une fois n'est pas coutume, mais pour ce sonnet je suis assez content de sa poésie malgré (ou plutôt grâce à...) une contrainte bien contraignante. D'ailleurs sans annoncer celle-ci préalablement, certains - plutôt spécialistes - ne l'avaient pas remarquée immédiatement. Peut-on rêver plus beau compliment ?
 
[Ce poème a été publié dans la revue de poésie « Florilège » n° 112 (septembre 2003), dans un cahier spécial AEIOU concocté par Pascal Kaeser.]
 
 
 
* pour voir une collection impressionnante de textes avatars de ce poème, réunis par Nicolas Graner, suivez ce lien.
 
** Note sur l'isocélisme d'un texte.
Les lignes isocèles, ou l'art de justifier (alignement à gauche et à droite) un texte - rédigé avec une police de caractères à chasse fixe - sans artifice. Beaucoup de gens,  depuis longtemps écrivent ainsi en utilisant ce principe, mais c'est Nicolas Graner qui l'a baptisé ainsi.
On pourrait dire de cette contrainte, plutôt molle, qu'il s'agit d'un calligramme au graphisme minimum : le rectangle.
Bien entendu un certain nombre de conventions doivent être respectées : pas de césure des mots en fin de ligne, et maintien des règles de la typographie.
Évidemment, plus les lignes sont réduites, moins c'est facile ! Moins les mots utilisés sont plus courts, plus l'exercice est moins aisé !
 

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