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Air des Si, La, Do
Et là, c'est moi si las – le sot – le feu usé,
Le roi nu au Fa net et si mûr qu'il a chu :
Mon bel Avé s'est tu, - ici mon Ut osé
Mit là le Sol en ter dès ce La si tôt lu.
Sur la clé du ton bas, toi qui m'as su ami,
À moi le Do si vif où la mer dit la vie,
Ce bis qui m'a ému par mon cor qui a lui,
Tel un cep où le blé sur l'épi tue sa lie.
Ai-je été fou en sus ?... Vu en Pan ou si bon ?
Mon son si pur en or nie le cri de l'ara ;
C'est là l'ère du roc où l'âge à l'âge va...
Et j'ai par foi eu l'air, à cet art, sûr d'un don :
L'ode au duo en Si, Ré mol au sax ouï
Ou la fin des ris d'Ève et de la fée en Mi.
J'ai l'art de fer, mal
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Au mois de septembre 2003 un canular a circulé
via les messageries d'Internet. Ces courriels (en anglais, mais parfois
francisés) indiquaient que l'université de Cambridge avait montré qu'un
texte restait parfaitement lisible et compréhensible après le mélange des lettres de chaque
mot, à condition de laisser en place leurs première et dernière lettre,
comme des anagrammes bridées en quelque sorte ! Des logiciels permettant de
réaliser cette opération ont même vu le jour. Évidemment, cette question a beaucoup
amusé la liste Oulipo, et le sujet fit bien la quinzaine.
Pour ma part, je me suis régalé à écrire un
sonnet avatar de « El
Desdichado »* qui résisterait à cette moulinette incongrue. En
effet, aucun de ses mots ne contient plus de trois lettres, ce qui rend
impossible tout mélange selon la règle susdite.
Malgré tout, on peut remarquer dans ce poème quelques
homophonies (très) approximatives avec le sonnet original.
* chez Nicolas Graner on peut voir une
collection impressionnante de textes
avatars de ce poème, ainsi qu'une
moulinette à Desdi.
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